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L'AGONIE DES CHAÎNE (NOS COMMENTAIRES SUR LE POÈME)

L’Agonie des Chaînes 

Ce poème, fidele à l’idéologie poétique qu’embrase David Diop, foisonne des faits  historiques qui aident à mettre en relief le thème de souffrance, d’oppression et de manque de liberté dont David Diop est passionné. 

Les chaines dont il est question ici ne sont point de chaines d’esclavage, mais celles de colonialisme, qui se succède à l’esclavage. 

Les refrains « Dimbokro Poulo Condor », en dehors de sa sonorité qui évoque le grondement caractéristique du champ de guerre, ce qui cadre bien avec l’univers antagonique et hostile évoqué dans le poème, on a l’impression qu’il s’agit du nom d’un site historique très important où s’est déroulée quelque chose de très  horrible.

Diop nous fait voir un monde bipolaire où les « hyènes », les soldats, représentés par « les képis », les « charrettes », les avions des guerres et « l’aile d’acier » qui instaurent, par leur cruauté le « Silence », créent « des cimetières », « étranglent l’espoir » et « étei(gnent) » les « regard(s) », c’est-a-dire, rendent aveugle grâces aux travaux atroces et dures.
De l’autre côté se rangent tous types de gens,  repartis entre divers continents mais appartenant essentiellement à la race noire, qui continuent de supporter les méfaits toujours présents de l’esclavage, issu du trait humain, et camouflé sous les habits du racisme nourri de « la supériorité » intellectuelle et morale des pays colonisateurs, jadis pays esclavagistes. 

Il y a parmi ces races opprimées les Vietnamiens, les Congolais et les esclaves affranchis d’Atlanta. Il évoque ainsi la guerre Vietnamienne où beaucoup d’Américains on perdu la vie face aux vietnamiens qui combattent pour la liberté de leur pays, les corvées auxquelles les congolais ont été astreint par les colonisateurs qui exploitent leur labeur dans les champs de coton pour nourrir les industries occidentales, aussi bien qui les discriminations et les indignités auxquelles les noirs aux Amériques ont été assujetti.  

De ce fait, Diop continue  le « combat étrange que menait toute une race pour la conquête de sa liberté, voire de son statut d’homme. » (Kesteloot 1987 8) . Dans « L’Agonie des chaines » alors, Diop semble éterniser la revendication faite par Du Bois dans le manifeste de son Mouvement de Niagara puisqu’il ne semble pas  vouloir «accepter d’être lésé[s], ne fusse que d’un iota de [ses] pleins droits d’homme. » Il « [revendique] tout droits particulier appartenant à tout [homme] né libre au point de vue politique, social et civil ».

(Kesteloot 14-15]Dans le monde manichéen que construit Diop, les colonisateurs sont dépeints dans des images défavorables : ils sont présentés comme des fauves voraces qui déciment leurs victimes, en créant des cimetières tout en se rengorgent du sang  de ces victimes qu’ils répandent par synécisme, (en ricanant).  Ils s’évertuent à « étrangle[r] l’espoir » de ces gens avec les armes de force, de coercition—les charrettes et les avions de guerre—qui ne constituent que d’instrument de haine.  

Au lieu du portrait de bienfaiteurs que les pays occidentaux veulent se faire de leur mission « civilisatrice » qui est infâme, Diop les présente en images de gens motivés par l’égoïsme et la brutalité qui est analogue à celle des animaux féroces. Ainsi, il renverse l’univers moral établi par les européens.

En tant que poète engagé et motivé par l’espoir d’un meilleur demain pour ceux au nom de qu'il se fait porte-parole et défenseur, Diop, incite ceux-ci, les mobilise à s’œuvrer pour ce demain ensoleillé qu’il miroite pour eux. Ce faisant, il laisse percevoir également la vanité des efforts déployés par les forces d’oppression dans le but de désespérer les opprimés. 

Il loue le courage de ceux-ci qui en dépit de tout fait « jailli[r] »  « le soleil » -l’espoir, de leurs voix.  Il chante de la même façon le combat irrépressible, symbolisé par les « mains crispées » qui « [m]ontrent à ceux qui pleurent des éclats d’avenir ».Contre « le grondement sinistre des charrettes » il oppose « la sève souterraine » de « la chanson de morts » qui porte « aux jardin de la vie ». 

Diop semble dire, peut-être dans des terminologies Christique, que pour vivre on doit être prêt à mourir. Ainsi, il fait appel à la révolte contre les injustices et les privations auxquels tous les opprimés du monde entier se voient assujettis. Il fait leurrer devant les Africains brimés et exploités les perspectifs d’un avenir glorieux atteignable a travers la lutte acharnée et inlassable.  

En s’exprimant, en tant que libéré par « sa langue retrouvée », Diop fait le portrait de « l’homme au côté duquel il vit et qu’il voit souffrir et lutter ». Ainsi, il accomplit sa propre prophétie en devenant un « poète africain [qui] ne sera pas oubliée des générations futures de [l’Afrique]


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