AUPRES DE TOI
Ce poème semble être destiné à une amoureuse, qui peut être une femme de qui le poète a été éloigné pour dix ans, ou même l’Afrique, qui a constitué pour Diop une source de passion, de sentiments doux.
La présence de cette amoureuse fait des miracles chez le poète, lui enlevant toute source de souffrance : sa dépersonnalisation, (le « nom » perdu et « retrouvé », la mémoire du sang » aussi « retrouvée »), les douleurs des « fièvres » dispersées, le désespoir (« l’ombre », « les débris d’idées », les « neiges » et « les sommeils peuplés d’alcool »), et les déceptions (« les matins d’illusion ») etc.
La nostalgie qui imprègne ce poème laisse facilement associer cette apostrophe à l’Afrique, dont Diop s’était éperdument enamouré. Cependant, l’autre possibilité que le poème soit dédié à une femme dans la vie de Diop n’est point forcée puisque le rire de cette femme aimée lui a « redonné l’Afrique », centre de paix, d’insouciance et de joie (« Celui qui a tout perdu »). Quoi qu’il en soit, cette femme devient la personnification de l’Afrique pour le poète. Sa séparation de cette femme lui a été cause de toute sorte de déception, de souffrance et de dépérissement.
Pendant l’absence de cette femme(absence analogue à celle de l’Afrique que le poète regrette) bien-aimée, le poète n’était qu’une loque humaine, secoué d’illusion, d’idées incessantes et inachevées, submergé dans des rivières d’alcool dans lesquelles il essaie de noyer ses soucis, et balloté par « le souffle du monde » que représente les philosophies mondiales, qui lui ont « versé [leur] souffrance ».
La rencontre de cette femme redonne au poète son identité ; il a « retrouvé son nom » caché « sous les sels des distances ». C’est-a-dire, son identité a été perdu sous les bonnes choses de la vie qu’il trouve dans des pays éloignés. La longue période de séparation, rendue plus atroce par « le sel des distances », transforme cependant l’amour du poète en « un fleuve sans mesure ».Cet amour était renforcé par les situations adverses si bien que rien ne peut le dompter.
En plus de son identité, le poète retrouve « les yeux que ne voilent plus les fièvres ». La notion des « fièvres » suscite l’idée que le poète était souvent souffrant. Et cette souffrance « voilent » des pleurs et des vertiges « les yeux » du poète. Heureusement, leur retrouvaille a amorti cette souffrance.
Le rire de cette femme, tout comme le soleil de l’Afrique qui « riait » dans sa case
(« Celui qui a tout perdu ») emporte d’un coup « l’ombre » d’incertitude et d’angoisse « des neiges d’hier » : des jours écoulés. Ce rire allume et attise la « flamme » d’amour et d’espoir qui fait disparaitre, et qui troue l’ombre de soucis dont il était en proie.
La proximité de cette femme, de l’Afrique fait renaitre le poète, le « laisse plein » de son « souffle » de sa vie (Rama Kam), en lui redonnant son « sang », ses origines : « j’ai retrouvé la mémoire de mon sang ». Elle lui rappel son origine Africaine. Cette présence lui redonne aussi les plaisirs et les joies de la vie simple et heureuse africaine : « les colliers de rires autours des jours/Les jours qui étincellent de joies renouvelées. »
David Diop, en poète optimiste, transforme la souffrance qu’essuie l’homme en proie
d’angoisses et de nostalgie en une force régénératrice « des lendemains » chargés du gout des souffrances du présent. C’est comme si pour Diop, la souffrance n’est que la matrice d’où sort l’honneur, la liberté, la paix et le bonheur.
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