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RECONNAISSANCE PAR DAVID DIOP

« Reconnaissance »
Ce poème du ton ironique est truffé des sarcasmes écorchant. Les soi-disant inventions illustres du blanc ne font qu’avilir et endommager la vie de l’homme noir. Même les instruments généralement considérés comme progressifs et utiles à l’amélioration de la vie aux hommes de toutes races et classes ne font que retarder celle de la race noire. C’est pour cela que le poète en tant que porte-parole de sa race dit a l’homme blanc « Ma race vous crie : ‘Merci !’/ Au nom de la ci-vi-li-sa-tion ! »

La reconnaissance dans ce poème s’opère en deux volets : Le poète prend conscience avec son peuple 

1.  Que le progrès scientifique et industriel ne leur bénéficie en rien. 

2. Que plutôt ses progrès servent à les asservir et à rendre leurs vies beaucoup plus amères. 

Le fer a repasser, le bouton de col, l’épingle à   nourrice, l’eau courante, le bidet, les préservatifs, l’avion, des instruments et des ressources utiles pour une vie meilleure ne sont pour l’homme noir que des symboles de son asservissement et de sa pauvreté.

Les autres instruments et systèmes, néfastes et dégradants soulignent a quel point certains de ces inventions sociales, politiques, industrielles et économiques ont négativement affecte la vie a la race noire. 

Soit ces articles servent à marquer les différences entre les noirs et les blancs, soit ils servent de symboles de l’asservissement de la race noire. Le bouton de col est une symbole de la classe aristocrate, de la couche sociale nantie, à savoir la race blanche. 

L’épingle  de nourrice marque l’écart qu’il y a entre ces deux races/classes sociales. L’homme  noir, habitué à se faire écorcher les yeux et bruler la peau par le soleil caniculaire des tropiques, perçoit dans « les lunettes de soleil » des outils inutiles et cyniques créés par le blanc pour le narguer.

L’eau courante, à l’époque ne servait que pour les besoins de la race blanche qui s’en servait dans les bidets alors que l’homme noir se désaltérait des puits et des flaques d’eau insalubres. Les bonnes choses inventées sont réservées à la seule emploi de la race blanche.

En contre partie, les bordels, les pédérastes, la traite noire, la chaise électrique etc sont conçus et inventés pour la perte de la race noire. Ils servent à détruire et moralement, physiquement, socialement, politiquement… l’homme de peau noire. 

Ainsi, ce poème est un cri de révolte contre les actes discriminatoires et explicateurs, et sur le plan économique, et sur le plan social, et sur le plan politique… Reconnaissant ces faits le poète émet un « Merci ! » acre, méprisant et ironique a l’homme blanc pour la civilisation qu’il lui donne, et dont le bilan n’est que très rétrograde et négatif.


ghhometutor

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